Cette nouvelle construction prévoit d’étendre la capacité d’accueil de 600 élèves pour atteindre une population totale de 1350 élèves en secondaire !
L’extension prend place sur le terrain de l’ancien Athénée Karel Buls, qui est désormais implanté au sein du nouveau complexe Mutsaard avec l’école Koningin Astridschool. L’édifice principal de l’Athénée des Pagodes est conservé et sera prolongé et réhaussé. Il constitue au sol la moitié de la superficie du futur complexe des Pagodes.
« Une des priorités de cette majorité est l’enseignement. Cette extension à l’Athénée des Pagodes est un investissement dans la jeunesse. Investir dans de l’enseignement de qualité veut aussi dire investir dans les infrastructures de nos élèves » explique Philippe Close, le bourgmestre de la Ville de Bruxelles.
« Un projet dont ne peut se passer le nord de Bruxelles, là où le manque de places en région bruxelloise est le plus significatif » explique Faouzia Hariche, échevine de l’Instruction publique.
« Avec ce chantier, nous sommes dans une philosophie circulaire. Nous avons utilisé les matériaux de l’Athénée Karel Buls et avons investi dans de nouveaux matériaux naturels à faible impact écologique. À la Ville nous voulons pallier le manque de places dans les écoles en construisant mieux. » explique Lydia Mutyebele, échevine du patrimoine public.
Ce nouveau chantier se nourrit de son environnement pour se constituer. Il répond à la volonté de l’Instruction publique de décloisonner les lieux. Le projet vise à multiplier les échanges, les points de contact et de rencontres. Il inscrit l’existant dans le plan de l’édifice futur via une connexion à l’étage et propose une infinité de parcours pour une meilleure circulation.
De grandes salles collectives viennent s’implanter au niveau des sols, prolongeant l’existant. Des espaces extérieurs couverts ont également été aménagés.
1) Une extension qui répond aux besoins pédagogiques
En périmètre extérieur de l’édifice ont été implantés 24 classes et deux laboratoires, ce qui permet une disposition interne des lieux d’administration et l’apport de lieux collectifs complémentaires. Il n’y aura plus de zonage, le plan se structure par son tissage, dans une disposition imbriquée des fonctions.
Les classes sont en hauteur et gagnent un recul supplémentaire nécessaire à la concentration des élèves et utiles à la paisibilité du quartier.
L’apport de lieux collectifs (bibliothèque, salle d’étude, forum, réfectoire, salle de sport) offre un bon équilibre entre les lieux dédiés à la vie de l’école et des lieux accessibles à différents groupes structurés.
L’étage se constitue autour d’une cour, légèrement décalée par rapport à la cour existante, et se connecte au bâtiment actuel de l’athénée. Cela permet de former avec le bâtiment existant un seul ensemble de classes connectées par une multitude de parcours et d’inscrire le projet dans une forme unitaire, aisément lisible.
Le rez complète cette logique en proposant une implantation de grandes salles collectives mises à distance, occupant les coins opposés de l’extension. Cette décision prolonge en partie les dispositions du bâtiments existant, en formant avec lui des niveaux de sol entièrement dévolus aux activités collectives. Les lieux collectifs sont directement accessibles depuis l’extérieur et laissent envisager un usage extrascolaire.
Des gradins escaliers entre la cour haute et la cour basse permettent de s’asseoir pour manger un sandwich ou regarder un match de football. Avec leur palier intermédiaire, ils peuvent aussi servir de scène pour une présentation.
Le projet nourrit une ambition en termes de spatialité ; la diversité de lieux se reflète aussi bien dans les formes que les matières utilisées et le rapport au relief.
Une multitude de lieux extérieurs aux qualités contrastés seront ainsi crées : un préau en longueur ouvert sur l’avenue (1), un jardin intérieur (2), un terrain de sport (3), une cour couverte baignée de lumière (4), un verger (5), un jardin couvert (6), une grande noue remplie de roseaux (7) qui s’ajoutent à la cour existante (8) avec laquelle la cour haute entre en relation par l’intermédiaire d’un grand gradin (9) faisant ainsi participer les lieux collectifs la bordant aux nouvelles qualités ainsi apportées.
2) Une infrastructure tournée vers la vie de quartier
La salle de sport de 580m² (700 m² avec les vestiaires, rangements et tribunes) et le réfectoire de 200m² (+30m² cuisine) ont chacun un côté qui s’adresse directement à l’espace public, rue de Beyseghem et l’avenue de Versailles. Cette disposition permet d’envisager des accès faciles et contrôlés en dehors des heures d’ouverture de l’école. Elle permet également d’associer la vie de l’école et la vie du quartier en rendant visibles ses activités les plus collectives et les plus intermittentes, en préservant un recul important pour les activités plus studieuses et permanentes.
« Nous veillons à ce que nos nouvelles infrastructures soient résolument ouvertes au quartier. L’objectif est également de développer la citoyenneté de nos élèves, de renforcer la relation parent-école mais aussi de rapprocher parents, personnel et acteurs locaux, ces lieux sont donc dévolus à faire rayonner ce vivre-ensemble » complète Faouzia Hariche, échevine de l’Instruction publique.
Les lieux extérieurs sont dessinés de façon à profiter aux habitants de l’école comme aux habitants du quartier.
Une servitude permet de mener la rue basse (rue de Beyseghem) à la rue haute, l’avenue de Versailles. Elle borde le verger de l’école et fait participer les qualités des nouveaux lieux de l’école au quartier et aux déplacements de proximité.
3) Un chantier profondément ancré dans le développement durable
Spécificités architecturales
Le site est fortement déterminé par sa topographie. Le chantier est peu consommateur en eau. La structure est sèche, démontable et récupérable. Une attention particulière a été portée sur la réutilisation des matériaux de l’Athénée Karel Buls. Les nouveaux matériaux eux, sont biosourcés et produits localement, les matières sont naturelles, renouvelables, saines et peu transformées.
Les éléments en béton ont été réduits au minimum, simplement aux endroits nécessaires. Des systèmes constructifs modulaires ont été privilégiés ainsi que des matériaux d’infrastructure minéral, choisis pour leur propriété physique (résistance mécanique) et pour la pérennité de leur usage. Les matériaux qui émettent des polluants volatiles dans l’atmosphère (même si ils respectaient les normes d’émissions) ont été évités.
Tout ceci induit un impact carbone très faible de la construction. Les murs contre terre sont en béton armé et de l’épicéa a été utilisé pour la structure primaire de l’édifice. Les murs porteurs sont en bois/paille et terre. Les menuiseries extérieures sont prévues en bois (épicea) avec capot en aluminium
Des espaces verts
Le verger, sa mare et ses bassins d’infiltration deviennent des lieux de découverte et de déploiement de la biodiversité et sont ancrés dans une réelle ambition pédagogique ; ils permettent de soutenir certaines activités ou projets de l’école (vente de fruits pour financer des activités extra-scolaires, création d’un bar à jus, etc. )
Le projet maximise la surface de sols perméables et végétaux. L’ensemble des eaux de ruissellement sont infiltrées sur le site en tirant parti de sa topographie, sans rejet dans le collecteur public. Des corridors végétaux ont été créées. Le site dans son entièreté constitue d’un point de vue écologique, autant un « corridor » qu’un « patch » : il permet grâce à son implantation, une liaison avec d’autres habitats, une traversée et il constitue en même temps, une réserve d’habitats qui doit sa qualité à sa diversité.
Des plantations mellifères seront déployées en abondance pour promouvoir le développement d’une biodiversité locale. Le choix des essences constituant la palette végétale est écologique et permet aussi de minimiser les charges d’entretien.
Le verger est soumis à un fauchage deux fois par an. Deux zones de tonte plus limitées seront faites. Des arbres fruitiers (pommiers et poiriers) ont été planté. Les récoltes sont prévues en septembre/octobre et cette tâche sera assumée collectivement par l’école. Des graminées et framboisiers seront apposés sur les pentes douces du verger dans un souhait de diversifier la végétation.
Les zones humides et semi-humides ont également été pensées pour enrichir la biodiversité via l’apposition de plantes rivulaires en bord de mare et dans les bassins d’infiltration.
Place à la mobilité douce
Le projet favorise l’usage de la mobilité douce. Il propose des espaces extérieurs agréables et des dégagements suffisants, ainsi qu‘une bonne connexion avec les trottoirs et les pistes cyclables bordant le site. Il propose également une centaine d’emplacements vélo en faisant usage de diverses aires couvertes. Des bornes de rechargement de vélos électriques seront proposées afin d’encourager ce mode de déplacement.
… et à la mobilité réduite
La servitude de passage est accessible aux personnes à mobilité réduite, ainsi que tout le parcours à travers le verger. Pour pouvoir monter facilement, deux accès plus directs sont proposés : le premier se situe à la jonction entre la cour haute et la cour basse et permet de traverser longitudinalement que transversalement tout en restant à couvert. L’autre se situe entre la salle de sport et le réfectoire , et permet de relier entre eux les grands sols végétaux et minéraux. L’ensemble des espaces intérieurs et extérieurs du site seront en conséquence accessibles aux personnes à mobilité réduite.
Planning & coût
Planning
2019 : Désignation de l’équipe pluridisciplinaire
2020 : Validation de l’avant-projet et introduction du permis d’urbanisme
2021 : Obtention du permis d’urbanisme
2022 : Désignation entreprise
2024 : Début de chantier
Septembre 2026 : Ouverture des nouvelles places soit 600 élèves
Budget
2020 : 225.000€
2021 : 170.000€
2022 : Désignation entreprise générale + assurances chantier + % obligatoire pour la révision des prix et des quantités présumées : 14.600.000 €
2023 : Révision des honoraires et complément du % obligatoire liés à augmentation des prix de la construction : 1.600.000€
2024-2025 : Prévisions suppléments de chantier + réfection mobilier récupéré : 790.000€
SUBSIDE FWB « Création de places dans les Zones en tension (campagne 2017 et 2018) »
Prêt FRBRTC : 4.494.645,66 €
INVESTISSEMENT VILLE : 10.199.477,05 €
Bureau d’archi : ALTER – Atelier d’architecture et d’ingénierie
Entreprise : GILLION CONSTRUCT